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Les ACCIDENTS d'AVIONS de 1938 à 1945

Avant 1939, deux avions s'étaient écrasés sur notre secteur : un hydravion dans les coteaux de l'Orange et un biplan entre les Lauriers et les silos de la Coopérative Agricole, qui n'étaient pas montés à l'époque, à St-Nazaire.

Début 1940, avant l'arrivée des Allemands, un biplan est tombé dans le marais sur la commune de St-Nazaire entre le Brillouet et la Charente.

En mai 1940, un Biplan CURTIS, a atterri dans le tas de fumier de M. Vergnaud à la Morneterie. L'avion, s'est disloqué et le pilote, dont les jambes flageolaient, a été requinqué par le verre d'eau de vie que lui a donné la voisine, Mme Tessier.

En juin 1940, au moment de la déroute de l'Armée française, les avions se sont repliés vers le Sud pour échapper aux Allemands. L'un deux, un monoplan Caudron-Renault, piloté par Marcel FOURNAT de Port des Barques, venant de Tours est tombé dans les coteaux de l'Orange. Marcel Fournat m'a relaté cet accident en 2011, à l'âge de 91 ans

Un troisième est tombé entre Thionnet et la Lande du Roux, plein sud du Cloane.

Pendant la guerre, vers 1943, lors d'un bombardement de la base sous-marine de la Pallice, une des centaines de forteresses volantes B17 fut touchée par la DCA allemande et perdit de l'altitude. Attaquée par un chasseur allemand, elle se défendait et l'abattit avant d'aller s'écraser dans le pertuis d'Antioche. L'avion allemand tomba à 300 mètres à l'est de la Rouillasse.

A la même époque, un chasseur allemand Messerchmitt 109 s'écrasa à la Sauzaie dans la parcelle de marais aujourd'hui propriété de la commune de St-Agnant.

En avril 1945, une autre forteresse volante B17 venue bombarder l'île d'Oléron fut abattue par la DCA allemande et s'abîma dans les vases entre l'île et le Chapus. L'équipage fut fait prisonnier par les Allemands, conduit à la prison de Royan et s'attendait au pire.

Quelle ne fut pas la surprise de ces officiers, alors qu'ils sont au secret depuis de nombreux jours et ne sont pas au courant de ce qui se passe à l'extérieur, de voir le général allemand ouvrir lui-même la porte de la cellule, se mettre au garde à vous, sortir son révolver de son étui et le tendre au plus gradé d'entre eux en disant "Je suis votre prisonnier".

Deux raisons : la première, ses troupes venaient de capituler, la seconde, il tenait à se rendre à des officiers de l'armée régulière qui respecteraient les conventions de Genève. Sachant que les Allemands avaient fusillé beaucoup de maquisards et de FFI sans respect de ces conventions, il avait fort à craindre de leur part.

Plus dramatique est l'accident survenu à un Libérator de la Royal Air Force qui explosa en vol au cours d'un violent orage le trois décembre 1945 et s'abattit entre Échillais et Trizay, dans le marais près de Pillay et des Chaumes.

Il fit 28 morts qui furent inhumés au cimetière de la Marine à Rochefort. Triste ironie du sort, il s'agissait de soldats canadiens et anglais qui, la guerre terminée, rentraient chez eux !

J'avais 11 ans, écolier à Échillais et je me souviens étant dans la rue devant l'école, avoir vu un énorme éclair et entendu un gros coup de tonnerre, suivi immédiatement d'une explosion dont nous avons appris rapidement qu'il s'agissait d'un avion. Quelques jours après, avec mon cousin Maurice Drugeon de Monthérault, nous sommes allés sur le site, parmi les débris de l'avion et, détail macabre, on pouvait voir les mini-cratères dans le sol tourbeux qu'avaient faits les corps en tombant.